La chirurgie esthétique et les procédures de médecine esthétique sont de plus en plus populaires chez les jeunes adultes âgés de 18 à 35 ans. Cependant, cette tendance inquiète, car certains d’entre eux en abusent au détriment de leur santé.
Contrairement aux idées reçues, la chirurgie et la médecine esthétiques ne sont plus l’apanage des seniors. Les jeunes adultes sont de plus en plus attirés par ces procédures, mais leur motivation diffère. Comme l’explique Ariane Riou, co-autrice de « Génération bistouri », cette génération ne cherche plus seulement à corriger les signes du vieillissement, mais à les anticiper. Cette tendance s’étend désormais à toutes les classes sociales, grâce à la démocratisation des prix, et concerne également les hommes.
Il est essentiel de prendre en considération la demande de ces nouveaux publics et de faire preuve de discernement, avertit la Société française de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique (SoFCPRE). Certains jeunes souffrent d’un véritable mal-être, tandis que d’autres cherchent simplement à s’adapter aux nouveaux standards de beauté.
La popularité croissante de la chirurgie esthétique chez les jeunes est également un sujet de préoccupation, car on se demande ce qu’il adviendra de ces corps dans cinq ou dix ans. Les lèvres pulpeuses, les fesses rebondies et les nez affinés resteront-ils à la mode ? Contrairement aux procédures de médecine esthétique, telles que les injections de Botox, dont les effets sont temporaires, la chirurgie est plus permanente. Les auteurs de « Génération bistouri » soulignent que s’inscrire durablement dans les tendances esthétiques peut être risqué, car contrairement à un vêtement démodé, on ne peut pas simplement jeter un corps.
Des préoccupations surgissent concernant les escroqueries. Des individus mal intentionnés profitent de l’engouement pour la chirurgie esthétique, souvent encouragés par des influenceurs sur les réseaux sociaux. Ils proposent des procédures à des tarifs défiant toute concurrence, telles que des injections de Botox et d’acide hyaluronique, mettant ainsi en danger la santé des patients. Le Syndicat national des dermatologues-vénérologues (SNDV) s’élève contre ces interventions médicales effectuées par des non-médecins, sans consultation d’experts de la peau ni de bases scientifiques solides. Les produits injectables, comme l’acide hyaluronique, comportent des risques pour la santé et devraient être administrés par des professionnels possédant une formation universitaire spécifique en dermatologie esthétique et correctrice.
En réponse à ces inquiétudes, une nouvelle loi, adoptée en juin dernier, interdit désormais aux influenceurs de faire de la publicité pour la chirurgie esthétique et la médecine esthétique. De plus, ils doivent informer leurs abonnés s’ils utilisent des filtres ou des retouches d’images basées sur l’intelligence artificielle dans leurs vidéos ou photos.